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Les ventes privées de produits de luxe, un véritable phénomène de société

Selon un récent article paru sur Abc-Luxe.com*, les ventes de produits luxe à prix cassés se multiplient et les marques n’hésitent plus à adopter cette démarche. Derrière la vitrine des maisons de ventes privées, toute une organisation minutieuse, des exigences pointues et une logistique aujourd’hui bien rodée se développent. Même en temps de crise, les internautes continuent à consommer et ce phénomène est en plein essor !

Le principe des ventes et ses exigences

Le principe des ventes privées repose sur l’organisation de ventes d’articles de marques déstockés à prix discount sur une durée de 1 à 6 jours. Si les ventes privées existent depuis déjà de nombreuses années chez les marques de luxe, elles sont apparues sur le Web en 2001 avec la création de venteprivée.com, un site qui depuis occupe la place de leader. Le phénomène a pris une telle ampleur que des dizaines de sites du même genre ont fait leur apparition sur le Web au cours des 5 dernières années (venteprivée.com, espacemax.com, brandalley.com, showroomprive.com…).

Les atouts de ce mode de distribution

Le prix est de loin l’aspect le plus attrayant de ces ventes.

« Dans le choix du marchand, le prix a t-il joué un rôle… »

Critère prix

Source: BenchmarkGroup

Alors que les réductions vont de -30% à -70%, les internautes accèdent à des marques qu’ils n’auraient pas pu s’offrir. Les prix sont toujours mis en place après négociation entre la marque et le site. Certaines marques de luxe lancent des «ventes exclusives». «L’image de marque et le respect de la marque sont les mots d’ordre» déclare Antoine Leloup, directeur général de Brandalley. Sur AnnaSand ou AnnaSand VIP, filiale prestigieuse de Brandalley, numéro un des grands magasins outlet online et numéro deux des ventes privées en France, une marque peut exiger d’être la seule marque présente sur le site pendant la période des ventes. Elles veulent avoir l’exclusivité et ne pas être mélangées avec d’autres marques.

photo-luxeQuant à Espacemax, les équipes veillent scrupuleusement à ce que chaque produit soit mis en valeur selon les souhaits de chacun et dans un univers personnalisé. Pour ce faire, elles travaillent en très étroite collaboration avec chaque marque. Pour toucher la plus grande cible d’acheteurs potentiels, les sites de ventes privées n’hésitent pas à élargir leurs domaines : mode, cosmétiques, joaillerie, horlogerie (voir article du 31 mai 2009) mais aussi équipements, produits high-tech voire même automobile comme en 2007 sur venteprivée.com. Mais d’autres sites comme AnnaSand ou AnnaSand VIP dédiés uniquement au luxe, ont eux des prix particulièrement attrayants.

Qui de la marque ou du client est le plus gagnant ?

Il existe des ventes privées réservées au comité du personnel (comme chez Hermès), dans des espaces privés (Adèle Sand) ou sur Internet. Ces ventes sur Internet dites privées demandent de s’être préalablement inscrit(e), c’est-à-dire d’avoir enregistré son adresse mail ou identifiant et un mot de passe. Cela permet au site de réaliser des «opérations de recrutement», soit recruter des adresses emails.

pay-what-you-wantPour exemple, Brandalley a lancé une vente particulière il y a quelques mois. Ses deux critères étaient de percevoir le comportement du consommateur et de participer à une opération de recrutement. Le concept de cette vente a été baptisé Pay What You Want (Payez ce que vous voulez). 10 000 produits de 130 marques étaient proposés. Ce concept provient d’Angleterre où déjà quelques restaurants laissent carte blanche à leur client d’estimer le « juste prix » de ce qu’ils ont mangé. Ils sont les seuls juges et sont libres de toute estimation. Le groupe de rock anglais Radiohead avait lui aussi mis en ligne son ticket de concert. Pour la première fois en France, un site de ventes sur Internet a suivi ce modèle. Pendant 4 jours, les produits étaient vendus au compte- gouttes et cette exclusivité a séduit des consommateurs, pas si généreux ! 85 % des produits sont partis entre 1 et 2 €. Les 15 % restants ont été évalués à environ 20 % moins cher que le prix en boutique. Cette dernière réaction correspond au comportement du consommateur dit « éco citoyen ». A cette occasion, les marques ont pu écouler une grande partie de leur stock, des milliers d’articles ont été vendus en très peu de temps et les internautes y ont largement trouvé leur compte. Brandalley a tout de même enregistré entre 5 000 et 10 000 nouveaux membres. Opération de recrutement réussie.

Mais les ventes privées haut de gamme ou luxe ne sont pas toutes sur Internet. On retrouve aussi des espaces dédiés comme EspacaMax ou AdèleSand ou des showrooms aménagés pour ce type d’évènement.

Mesurer la satisfaction de ses membres et se démarquer de ses concurrents

Dans certains sites les parrains de nouveaux membres se voient offrir un chèque cadeau. Le site venteprivée.com assure par ailleurs un suivi des commandes avec une alerte par mail lors de l’envoi du colis et de la date d’arrivée. Espacemax.com accueille de façon personnalisée chaque client et celui-ci reçoit une réponse à ses demandes de 9h à 18h du lundi au vendredi. Quant à Brandalley, l’équipe a organisé un petit déjeuner dans le nouveau concept store «Merci» à Paris. Le but était de présenter une étude réalisée par Benchmark sur les échanges et analyses de comportements sur Internet avec des dizaines de marques invitées.

ventepriveeLe 3 février 2009, venteprivée.com a réalisé une étude sur 3 040 membres français avec la société de conseil indépendante ExactEtudes pour connaître leur niveau de satisfaction. 99% des membres français interrogés ont une bonne image de venteprivée.com. Plus de 61% de ces mêmes membres ont une très bonne image du site. Thomas Bougeant, de ExactEtudes, confirme que « ce résultat est très supérieur à ce que l’on constate généralement : la part d’utilisateurs déclarant avoir une « très bonne image » d’un site Internet dépasse rarement 40%, ce qui est déjà considéré comme un très bon résultat ». Vente-privee.com a donc réussi à développer sa propre identité et à transmettre ses valeurs à ses membres, qui ont une perception claire de ses trois principes directeurs: transparence (pour 98% des enquêtés le site inspire confiance), simplicité (pour 96%, le site est facile d’utilisation) et créativité (pour 91%, le site est esthétique). 94% des membres français déclarent être satisfaits de leur expérience sur le site. En conséquence, les membres fréquentent le site de manière très assidue : plus de six membres sur sept (87%) se rendent sur vente-privee.com au moins une fois par semaine et 98% des membres ont l’intention de le recommander à leur entourage.

Succès pour les produits de luxe en ligne

Une enquête a été réalisée par OpinionWay pour espacemax.com entre le 23 et 27 avril 2009 auprès de 1 293 individus afin de se rendre compte du comportement des consommateurs et de leurs habitudes.

Le tableau ci-dessous renseigne sur la fréquence d’achats des produits de luxe sur Internet : 34 % d’entre eux achètent au moins une fois par mois et 66 % moins d’une fois par mois.

A quelle fréquence réalisez-vous des achats de produits de luxe sur Internet ?

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Source : OpinionWay

De plus, l’étude en ressort qu’un acheteur sur quatre a déjà acheté des produits de luxe sur Internet et 80 % d’entre eux ont l’intention de renouveler l’expérience. Parmi les acheteurs de produits de luxe en ligne, 34 % sont des adeptes et réalisent ce type d’achat au moins une fois par mois, ce qui représente plus de 2 millions de personnes.

La grande majorité des achats de produits de luxe a été effectuée sur des sites de ventes privées (71 % selon OpinionWay). Parmi les produits de luxe les plus recherchés par les internautes, les vêtements occupent la 1ère place (68 %), suivis par les produits cosmétiques et les parfums (46 %), les chaussures (44 %), les objets design, déco et ameublement (23 %).

Même par temps de crise, les consommateurs ne se ressentent pas frileux.

73 % des acheteurs de produits de luxe en ligne ont l’intention d’acheter autant ou plus de produits qu’avant. 60 % des internautes français sont attirés par l’achat de produits de luxe à prix cassés sur Internet et 24 % ont l’intention d’acheter des produits de grandes marques ou de luxe au cours des 12 prochains mois. 13 % avouent même leur intention d’en acheter plus qu’avant ! Lors d’une étude faite sur les membres d’espacemax.com sur leur intérêt d’acheter des produits à prix cassés sur Internet, 25 % d’entre eux étaient «tout à fait attirés», 35 % «plutôt attirés», 23 % avouaient être « ni attirés, ni pas attirés » et 17 % sont «plutôt pas attirés» ou «pas du tout attirés».

Aujourd’hui, plus de 22 millions de français achètent en ligne et leur nombre progresse plus vite que le nombre d’internautes. Ce phénomène de société réjouit et un grand nombre de marques vient s’intégrer à ce système. Alors que la concurrence oblige les acteurs à se différencier par les produits et que 50 % des marques possèdent leurs boutiques en ligne, peut-on parler d’une dévalorisation de la marque ? Antoine Leloup insiste plus sur une « reconnaissance de la marque » avec une volonté de s’intégrer auprès d’un nouveau public.

*Source : Abc-Luxe.com « Les ventes privées, un véritable phénomène de société« , Flore Montandon, 3 juin 2009.  

Les effets de la crise sur le secteur du Luxe en Europe

Un article publié par ABC Luxe.com nous donne le ton des conséquences de la crise sur le marché du luxe en Europe. Des résultats en stagnation pour le marché de la parfumerie-cosmétiques, en net recul dans l’horlogerie-joaillerie… On est loin du luxe ostentatoire du début des années 2000, en effet, les clients du luxe sont de plus en plus sensibles au prix et sont à la recherche de bonnes affaires, en particulier sur internet. On assiste au développement d’un luxe binaire entre le « grand luxe » et le « luxe abordable ».

La fête est finie

luxe11Début 2009, les semaines de défilés en Europe, comme ailleurs, ont vu leur durée raccourcie : nombreux sont les créateurs a avoir préféré des défilés plus intimes et moins coûteux. Les maisons telles que Givenchy ont ainsi opté pour un défilé au sein même de leur salon de couture, alors que les « jeunes créateurs » ont investi des salles plus excentrées, en marge de la programmation officielle. Des économies ont également été réalisées sur les after-parties et autres réceptions d’habitude très courues pendant les Fashion Weeks, et suite à la baisse des cachets des mannequins défilant cette année, nombreuses furent les « it girls » a avoir manqué à l’appel cette année, comme a pu le souligner l’édition européenne du Wall Street Journal.

La crise s’invite sur les podiums et dans les boutiques

luxe2La crise semble avoir touché les créateurs jusque dans leurs collections. Chez Prada par exemple, on a pu voir de nombreuses silhouettes, minimalistes, inspirées de 1929. Le plus frappant reste toutefois la sélection particulièrement réduite des modèles vendus en grand magasin et boutiques multimarques. Les acheteurs se tournent en effet vers des pièces meilleur marché pour éviter d’avoir à proposer des promotions, soldes et autres prix réduits par la suite.

Le Lipstick Index fond sous la crise

lipstick-indexLe marché mondial de la cosmétique a augmenté de seulement 2.9% en 2008, contre 5% en 2007. Les ventes de parfums et cosmétiques dans les chaînes de distribution spécialisées, les boutiques indépendantes et les grandes surfaces ont augmenté de 2.5% en 2008 pour un chiffre d’affaires de 6.65 milliards d’euros, contre + 4% en 2007 et + 5% en 2006 , selon le cabinet d’étude Percepta. En termes de volumes, les Français ont acheté à peine plus de pots de crèmes et flacons de parfums qu’en 2007 : « entre zéro et 1% de plus », selon les analystes du même cabinet.

Aussi, « les hausses tarifaires devraient être moins importantes qu’en 2008, car les consommateurs sont de plus en plus sensibles au prix » et « la tendance à proposer de plus en plus de soin très haut de gamme, a plus de 200 euros, pourrait ne pas perdurer », affirme Delphine David, du cabinet Percepta.

Toutes ces données remettent en question une théorie développée par Estée Lauder : le Lipstick Index. En effet, les analystes de la marque américaine avaient constaté une hausse significative des ventes de rouge à lèvres au lendemain de toutes les crises majeures de ce 21ième siècle : la crise asiatique de 1997, le 11 Septembre et le crack de 2003. Ce concept est dorénavant obsolète, les ventes de rouges à lèvres ayant stagné à travers le monde depuis l’été 2008.

Les diamants ne sont pas les meilleurs amis de la crise

luxe3En Europe comme dans le reste du monde (notamment au Japon et aux USA), les ventes d’horlogerie et de joaillerie ont considérablement chuté en 2008. Les ventes du secteur Horlogerie et Joaillerie du groupe LVMH ont reculé de 5% et dès janvier 2009, le numéro un mondial du luxe annonçait 25 suppressions d’emploi chez le Suisse Zénith. Dans son ensemble, le secteur de la joaillerie et de l’horlogerie a vu ses ventes reculer de 2% en valeur, pour atteindre 5.3 milliards d’euros, alors qu’il avait progressé de 5% en 2007. De plus, Forbes affirme que l’or devenant une valeur refuge très prisée des investisseurs en ces temps de crise, connaît aujourd’hui un ralentissement suite à l’envolée de la valeur du métal jaune.

Bilan morose pour les géants du luxe Européens

A tout cela, il faut ajouter les fluctuations des taux de change qui ont largement contribué à faire baisser les ventes en valeur.

louis-vuitton-logoAprès une croissance de 12% au premier trimestre 2008 et de 6% au troisième trimestre, LVMH termine l’année sur une croissance quasi nulle. Les baisses des ventes dans les secteurs des champagnes et de l’horlogerie a heureusement été compensée par une progression de la part de Louis Vuitton, fleuron du groupe français. LVMH affiche un chiffre d’affaires en progression de 7% seulement, contre près de 15% l’an dernier, le résultat opérationnel courant est de 2%, contre 12% en 2007, le résultat net est quant à lui resté stable. A l’annonce de ces résultats, le cours de l’action LVMH a bondi de 10.4%. Alors que le marché de la cosmétique recule, les Parfums Christian Dior et Séphora gagnent des parts de marché en Europe et aux Etats-Unis. La diversité du portefeuille du groupe semble avoir joué en sa faveur, lui permettant ainsi de compenser les ventes moribondes d’un certain secteur (comme l’horlogerie) par celles d’autres secteurs (comme la maroquinerie). Des suppressions de postes, une diminution de la production et une baisse des ouvertures de nouvelles boutiques sont envisagées pour 2009.

hermes_logoHermès de son côté, affiche un chiffre d’affaires de 1.76 milliard d’euros fin 2008, soit une augmentation de 8.6%. A taux de change constants, la croissance s’établit à 10.2%. Après cette annonce, Hermès International a vu son action augmenter de 8.6%, ce qui traduit la confiance des investisseurs. Avec Tod’s, Hermès est la seule société a avoir dépassé les prévisions, fussent elles internes ou externes. Selon la Société Générale, c’est la croissance organique des ventes de maroquinerie de 8.4% qui ont aidé la marque. Selon Merill Lynch, c’est grâce au solide cash flow de la société. Hermès a également constaté une baisse d’activités sur deux de ses branches uniquement que sont les arts de la table et la bijouterie, alors que l’ensemble des autres activités – Soie et Textile, Mode, Maroquinerie et Sellerie – affiche une croissance. L’objectif est désormais de « maintenir le chiffre d’affaires, hors incidence monétaire, au moins au même niveau qu’en 2008 », annonce l’entreprise du 24, Faubourg Saint Honoré.

L’avenir du luxe en Europe

Le 12 Mars dernier, le gouvernement italien a affirmé qu’après les banques et l’automobile, le secteur de la mode pourrait également bénéficier d’un plan de sauvetage dont les détails seront exposés d’ici peu. La France, autre leader sur le marché de la mode n’a émise aucune déclaration de la sorte. Néanmoins, le 10 mars dernier, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris a tenu une conférence sur la présentation d’un dispositif de soutien en faveur des sous-traitants/fournisseurs de la filière luxe. Lors de cette présentation, animée par Jacques Leroux, délégué filière création-mode-design, la CCIP a proposé un programme d’actions qui s’adresse aux entreprises sous-traitantes/fournisseurs du secteur du luxe*. Afin de pouvoir répondre aux enjeux, comme les défis économiques ou patrimoniaux, la CCIP a noué des partenariats ; avec entre autres la Chambre du Métier, la Ville de Paris/Ateliers de Paris, l’Ecole Supérieure des Industries du vêtements.

Toutefois, le secteur du luxe, comme de la mode en général, se prépare seul à des restructurations prochaines et significatives. Certaines marques y survivront d’autres y perdront peut-être davantage. Selon le réseau d’experts du Gerson Lehrman Group, les consommateurs eux-mêmes guident les marques dans leur stratégie : les total looks logo, les chaussures à 1 500 euros la paire, le luxe ostentatoire du début des années 2000 n’a plus lieu d’être, le minimalisme et surtout la recherche des bonnes affaires, en particulier sur Internet, sont désormais la priorité d’une grande partie de la clientèle. Autrefois, les maisons de luxe étaient le plus souvent des affaires de famille, offrant des produits exceptionnels à une clientèle tout aussi exceptionnelle, très restreinte mais aux ressources pratiquement illimitées. Tout ce petit monde était particulièrement à l’abri des effets de masse extérieurs. Cependant, la constitution de groupes internationaux, la «démocratisation» du luxe autant que possible, au travers de lignes d’accessoires abordables par exemple, rendent les marques particulièrement fragiles face à des consommateurs financièrement sensibles aux fluctuations économiques.

Toujours selon l’analyse développée par le Gerson Lehrman Group, le luxe semble désormais se diriger vers une offre binaire : le « grand luxe » se développe en parallèle d’un « luxe abordable ». Comme pour beaucoup d’autres secteurs, l’offre intermédiaire tend à se réduire ostensiblement.

* En savoir plus sur le dispositif de soutien de la C.C.I.P. en faveur des sous-traitants/fournisseurs de la filière luxe

Source : « Le business du Luxe en Europe » – ABC Luxe.com, Shirley Pellicer, 03 avril 2009.

A lire aussi : « La massification des produits de luxe ou phénomène de trading-up« , Interactive Luxury, 20 mai 2008.

Un tiers des internautes a déjà acheté du luxe en ligne

Une nouvelle étude très intéressante récemment publiée par Journal du Net analyse le comportement des internautes vis-à-vis des sites internet des marques de luxe (qu’ils soient marchands ou non). Cette étude nous indique le type de sites de luxe visités, la typologie de produits de luxe achetés en ligne, la part des acheteurs de luxe en ligne, les intentions d’achat ainsi que les motivations et les freins à l’achat de produits de luxe sur internet.

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DiorCouture.com

Des visiteurs réguliers des sites de marques de luxe

En matière de luxe, les internautes se révèlent être des visiteurs réguliers. Près de deux internautes sur trois affirment se rendre au moins une fois par mois sur le site d’une marque de luxe. 40 % des internautes interrogés par Le Journal du Net disent même visiter de tels site au moins une fois par semaine. 10 % y surfent plusieurs fois par jour. Un peu plus d’un tiers des internautes se rend sur un site de marque de luxe moins d’une fois par mois. Un sondé sur cinq s’y connecte très rarement.

 L’automobile et la joaillerie fascinent

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Les internautes interrogés fréquentent régulièrement les sites de marques de l’ensemble des secteurs du luxe. L’automobile et la joaillerie se détachent cependant des autres secteurs, 96% des internautes ont déjà visité les sites de constructeurs prestigieux ou de créateur de bijoux renommés. A l’inverse, les sites de couturiers et de fabriquants de parfums ou de cosmétiques sont les moins souvent visités, même si quatre personnes sur cinq disent avoir déjà visité ce type de vitrines en ligne.

 Le besoin d’information sur les produits reste fort

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Les raisons de visiter le site d’une maison de luxe sont variées, mais deux se détachent particulièrement. Le besoin d’information sur les produits d’une marque reste ainsi la première raison, invoquée par plus des deux tiers des internautes. Près de la moitié des personnes interrogées disent également se rendre sur le site d’une marque pour y trouver une boutique en ligne. A titre de comparaison, seul un internaute sur cinq recherche une liste de points de vente physique. L’histoire et l’actualité de la maison motive la visite d’un internaute sur trois.

La moitié des internautes est abonnée à une newsletter

Seuls 11% des internautes disent se rendre sur un site de luxe pour s’inscrire à la newsletter de la marque. Mais près d’un internaute sur deux est déjà inscrit à au moins une newsletter, ce qui témoigne de l’intérêt porté à ce type de marques. Plus d’un internaute sur trois affirme d’ailleurs être abonné à plusieurs newsletters éditées par des maisons de luxe. Ces dernières ont cependant une marge de progression encore importante : plus d’un internaute sur deux n’est pas inscrit à ce type de mailing listes.

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Newsletter Gucci – Collection Printemps/ Eté – Mars 2009

Un tiers des internautes a déjà acheté du luxe en ligne

L’achat en ligne, bien qu’encore récent dans le secteur du luxe, n’a pas tardé à être adopté par les internautes. Plus d’un tiers des personnes interrogées par Le Journal du Net affirme avoir déjà acheté un produit de luxe par le biais du Web. La recherche d’une boutique en ligne constitue d’ailleurs le second motif de visite d’une site de marque de luxe, pour près de la moitié des internautes.

Les cosmétiques restent les produits les plus achetés

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Les cosmétiques et les parfums restent les produits les plus achetés en ligne par les internautes. Ils sont aussi les plus distribués en ligne, notamment par des détaillants comme Sephora ou Marionnaud. Les accessoires de mode et l’épicerie fine, qui restent des secteurs financièrement plus abordables ont séduit plus de 10% des internautes. En revanche, plus le prix moyens des produits augmente et plus la part d’internautes ayant déjà acheté ce type de produits en ligne baisse. Ainsi seuls 3,7% des internautes interrogés indiquent avoir déjà acheté une voiture haut-de-gamme en ligne. Ce chiffre comprend la prise de rendez-vous ou de réservations effectués par Internet.

 Le prix reste le principal facteur d’achat

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Les marques de luxe ont longtemps été réticentes à l’idée de vendre en ligne par peur de dévaloriser l’image de leurs produits en les commercialisant par un canal réputé pour dénicher de bonnes affaires. Cette crainte est en grande partie fondée, tant 71% des internautes envisagent avant tout l’achat de produits de luxe en ligne comme un moyen de les payer moins cher. Un tiers des personnes interrogées cherche également à acheter des produits n’étant pas vendus en France. Les internautes sont également en attente de services, comme une livraison adaptée, des fonctionnalités permettant d’être davantage guidés dans leurs achats ou des facilités de paiement.

Les sites de ventes privées plebiscités 

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Question de confiance, les internautes préfèrent avant tout acheter des produits de luxe sur Internet auprès des marques elles-mêmes. Les sites de ventes privées sont également plebiscités pour l’achat de tels produits, par plus d’un internaute sur deux. Les sites de distributeurs ont la confiance de près d’un tiers des personnes interrogées par le Journal du Net. La crainte d’acheter des objets contrefaits semble en revanche dissuader les internautes de passer commande sur des sites de ventes aux enchères (moins d’un internaute sur cinq se dit prêt à y acheter un produit de luxe) ou d’achat-vente entre particuliers.

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Costumes Hugo Boss sur vente-privee.com – Avril 2009

La crise n’empêche par les intentions d’achat en ligne

Interrogés sur leurs intentions d’achat au cours de l’année 2009, Près de la moitié des internautes affirment envisager de commander un produit de luxe sur Internet, et ce, malgré la crise. Les internautes pourraient cependant chercher davantage les fins de collection sur les sites de ventes privées ou à acquérir des produits d’occasion, au détriment des sites e-commerce des marques.

Le e-commerce de luxe, trop virtuel pour les internautes

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Si l’espoir de pouvoir dépenser moins sur Internet est le premier facteur avancé pour l’achat en ligne de produits de luxe, le prix de ces produits ne constitue pas pour autant le premier frein au e-commerce. Les internautes estiment que le principal handicap du e-commerce appliqué au luxe est en effet l’impossibilité de voir, de pouvoir toucher ou essayer les produits. Près d’un internaute sur cinq indique d’ailleurs préférer se rendre en magasin pour acheter de tels objets. Ils sont presque aussi nombreux à regretter que beaucoup de maisons de luxe ne disposent pas de sites e-commerce. La peur de dépenser une grosse somme d’argent sur Internet ne gêne que 12% des sondés.

Source : « Quel regard les internautes portent-ils sur les sites de luxe? » Benoît Méli, Journal du Net, 10/03/2009.